Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/148

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— Ma jolie petite dame, j’ai des draps de belle toile, meilleurs que neufs, car leur première rudesse est passée ; c’est souple comme un gant, fort comme une trame d’acier.

— Mes gentils mariés, achetez-moi donc de ces couvertures ; voyez, c’est moelleux, chaud et léger ; on dirait de l’édredon, c’est remis à neuf, ça n’a pas servi vingt fois ; voyons, ma petite dame, décidez votre mari… donnez-moi votre pratique, je vous monterai votre ménage pas cher… vous serez contents, vous reviendrez voir la mère Bouvard, vous trouverez de tout chez moi… Hier, j’ai eu une occasion superbe… vous allez voir ça… allons, entrez donc !… la vue n’en coûte rien.

— Ma foi, ma voisine — dit Rodolphe à Rigolette — cette bonne grosse femme aura la préférence… Elle nous prend pour de jeunes mariés, ça me flatte… je me décide pour sa boutique.

— Va pour la grosse femme ! — dit Rigolette — sa figure me revient aussi…

La grisette et son compagnon entrèrent chez la mère Bouvard.

Par une magnanimité peut-être sans exem-