Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/149

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ple ailleurs qu’au Temple, les rivales de la mère Bouvard ne se révoltèrent pas de la préférence qu’on lui accordait ; une de ses voisines poussa même la générosité jusqu’à dire :

— Autant que ça soit la mère Bouvard qu’une autre qui ait cette aubaine ; elle a de la famille, et c’est la doyenne et l’honneur du Temple.

Il était d’ailleurs impossible d’avoir une figure plus avenante, plus ouverte et plus réjouie que la doyenne du Temple.

— Tenez, ma jolie petite dame — dit-elle à Rigolette, qui examinait plusieurs objets d’un œil très-connaisseur — voilà l’occasion dont je vous parlais : deux garnitures de lit complètes, c’est comme tout neuf. Si par hasard vous voulez un vieux petit secrétaire pas cher, en voilà un (la mère Bouvard l’indiqua du geste), je l’ai eu du même lot. Quoique je n’achète pas ordinairement de meubles, je n’ai pu refuser de le prendre ; les personnes de qui je tiens tout ça avaient l’air si malheureuses ! Pauvre dame !… c’était surtout la vente de cette antiquaille qui semblait lui saigner