Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/155

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fût sacrifié pour nous. Il n’avait jamais voulu se marier, pour laisser ce qu’il possédait à mon enfant…

» — Oseriez-vous donc prétendre, madame, que je suis capable de nier un dépôt qui m’aurait été confié ? — me demanda le notaire avec une indignation qui me parut si honorable et si sincère, que je lui répondis :

» — Non sans doute, monsieur ; votre réputation de probité est connue ; mais je ne puis pourtant accuser mon frère d’un aussi cruel abus de confiance.

» — Sur quels titres vous fondez-vous pour me faire cette réclamation ? — me demanda M. Ferrand.

» — Sur aucun, monsieur. Il y a dix-huit mois, mon frère, qui voulait bien se charger de mes affaires, m’a écrit : « J’ai un excellent placement à six pour cent ; envoie-moi ta procuration pour vendre tes rentes ; je déposerai 300 000 fr., que je compléterai, chez M. Jacques Ferrand, notaire. » J’ai envoyé ma procuration à mon frère ; peu de jours après, il m’a annoncé que le placement était fait chez vous, que vous ne donniez jamais de