Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/243

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idée bien criminelle. Heureusement j’ai reculé devant son exécution ; je vous fais cet aveu, monsieur, parce que je ne veux rien cacher, même de ce qui peut m’accuser, et aussi pour vous montrer à quelles extrémités m’a réduite la cruauté de M. Ferrand. Si j’avais cédé à une funeste pensée, n’aurait-il pas été le complice de mon crime ?

Après un moment de silence, Louise reprit avec effort, et d’une voix tremblante :

— J’avais entendu dire par la portière qu’un charlatan demeurait dans la maison… et…

Elle ne put achever.

Rodolphe se rappela qu’à sa première entrevue avec madame Pipelet il avait reçu du facteur, en l’absence de la portière, une lettre écrite sur gros papier, d’une écriture contrefaite, et sur laquelle il avait remarqué les traces de quelques larmes…

— Et vous lui avez écrit, malheureuse enfant… il y a de cela trois jours !… Sur cette lettre vous aviez pleuré, votre écriture était déguisée.

Louise regardait Rodolphe avec effroi…

— Comment savez-vous, monsieur ?…