Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/263

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la neige… cela me donna de l’espoir… Je restai tout le jour couchée.

La nuit venue, j’attendis que tout le monde fût endormi ; j’eus la force de me lever, d’aller au bûcher chercher une hachette à fendre du bois, pour faire un trou dans la terre couverte de neige… Après des peines infinies, j’y réussis… Alors je pris le corps, je pleurai encore bien sur lui, et je l’ensevelis comme je pus dans la petite caisse à fleurs… Je ne savais pas la prière des morts, je dis un Pater et un Ave, priant le bon Dieu de le recevoir dans son paradis… Je crus que le courage me manquerait lorsqu’il fallut couvrir de terre l’espèce de bière que je lui avais faite… Une mère… enterrer son enfant !… Enfin j’y parvins… Oh ! que cela m’a coûté, mon Dieu ! Je remis de la neige par-dessus la terre, pour qu’on ne s’aperçût de rien… La lune m’avait éclairée. Quand tout fut fini, je ne pouvais me résoudre à m’en aller… Pauvre petit ! dans la terre glacée… sous la neige… Quoiqu’il fût mort… il me semblait qu’il devait ressentir le froid… Enfin, je revins dans ma chambre… je me couchai avec une fièvre violente. Au