Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/292

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pétit, mais honteux, mais ignoble, mais presque féroce dans son animalité, l’exaltait souvent jusqu’à la frénésie…

C’était la luxure.

La luxure de la bête, la luxure du loup ou du tigre.

Lorsque ce ferment âcre et impur fouettait le sang de cet homme robuste, des chaleurs dévorantes lui montaient à la face, l’effervescence charnelle obstruait son intelligence ; alors, oubliant quelquefois sa prudence rusée, il devenait, nous l’avons dit, tigre ou loup : témoin ses premières violences envers Louise.

Le soporifique, l’audacieuse hypocrisie avec laquelle il avait nié son crime, étaient, si cela peut se dire, beaucoup plus dans sa manière que la force ouverte.

Désir grossier, ardeur brutale, dédain farouche, voilà les différentes phases de l’amour chez cet homme.

C’est dire, ainsi que l’a prouvé sa conduite avec Louise, que la prévenance, la bonté, la générosité, lui étaient absolument inconnues ; le prêt de treize cents francs fait à Morel à gros intérêts, était à la fois pour Ferrand