Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/78

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et puis il y a de tout et tout fait : de petites robes pour les enfants, des robes pour leur mère.

— Allons au Temple alors, ma voisine…

— Ah ! mon Dieu, mais…

— Quoi donc ?

— Rien… c’est que, voyez-vous… mon temps… c’est tout mon avoir ; je me suis déjà même un peu arriérée… en venant par-ci par-là veiller la pauvre femme Morel ; et vous concevez, une heure d’un côté, une heure de l’autre, ça fait petit à petit une journée ; une journée, c’est trente sous ; et quand on ne gagne rien un jour, il faut vivre tout de même… mais, bah !… c’est égal… je prendrai cela sur ma nuit… et puis, tiens ! les parties de plaisir sont rares, et je me fais une joie de celle-là… il me semblera que je suis riche… riche, riche, et que c’est avec mon argent que j’achète toutes ces bonnes choses pour ces pauvres Morel… Eh bien ! voyons, le temps de mettre mon châle, un bonnet, et je suis à vous, mon voisin.

— Si vous n’avez que ça à mettre, ma voisine… voulez-vous que pendant ce temps-là j’apporte mes papiers chez vous ?