Page:Sue - Les mystères de Paris, 6è série, 1843.djvu/134

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Cet homme, dont le nom a été plusieurs fois prononcé à l’Île du Ravageur, se nomme Micou : il est ouvertement marchand de vieilles ferrailles, mais secrètement il achète et recèle les métaux volés, tels que fer, plomb, cuivre et étain.

Dire que le père Micou était en relation d’affaires et d’amitié avec les Martial, c’est apprécier suffisamment sa moralité.

Il est, du reste, un fait à la fois curieux et effrayant : c’est l’espèce d’affiliation, de communion mystérieuse qui relie presque tous les malfaiteurs de Paris. Les prisons en commun sont les grands centres où affluent et d’où refluent incessamment ces flots de corruption qui envahissent peu à peu la capitale et y laissent de si sanglantes épaves.

Le père Micou est un gros homme de cinquante ans, à physionomie basse, rusée, au nez bourgeonnant, aux joues avinées ; il porte un bonnet de loutre et s’enveloppe d’un vieux carrick vert.

Au-dessus du petit poêle de fonte auprès duquel il se chauffe, on remarque une planche numérotée attachée au mur ; là sont ac-