Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/135

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Il est assez rare que les voleurs manquent à la parole qu’ils se donnent pour des marchés de cette nature… Ces criminelles transactions s’opèrent généralement avec une sorte de bonne foi, ou plutôt, afin de ne pas prostituer ce mot, disons que la nécessité force ces bandits de tenir leur promesse ; car, s’ils y manquaient, ainsi que le disait le compagnon du Gros-Boiteux — il n’y aurait pas d’affaires possibles…

Un grand nombre de vols se donnent, s’achètent et se complotent ainsi en prison, autre détestable conséquence de la réclusion en commun.

— Si ce que tu dis est sûr — reprit Cardillac — je pourrai m’arranger de l’affaire… il n’y a pas de preuves contre moi… je suis sûr d’être acquitté ; je passe au tribunal dans une quinzaine, je serai en liberté mettons dans vingt jours ; le temps de se retourner, de faire faire les fausses clefs, d’aller aux renseignements… c’est un mois, six semaines…

— Juste ce qu’il faut aux bourgeois pour se remettre de l’alerte… Et puis, d’ailleurs,