Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/136

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui a été attaqué une fois, croit ne pas l’être une seconde fois ; tu sais ça…

— Je sais ça : je prends l’affaire… c’est convenu…

— Mais auras-tu de quoi me payer ? Je veux des arrhes.

— Tiens, voilà mon dernier bouton ; et quand il n’y en a plus, il y en a encore — dit Cardillac en arrachant un des boutons recouverts d’étoffe qui garnissaient sa mauvaise redingote bleue… Puis, à l’aide de ses ongles, il déchira l’enveloppe, et montra au Gros-Boiteux qu’au lieu de moule le bouton renfermait une pièce de quarante francs.

— Tu vois — ajouta-t-il — que je pourrai te donner des arrhes quand nous aurons causé de l’affaire.

— Alors touche là, vieux — dit le Gros-Boiteux — Puisque tu sors bientôt et que tu as des fonds pour travailler, je pourrai te donner autre chose ; mais ça c’est du nanan… du vrai nanan… un petit poupard[1], que moi et ma femelle nous nourrissions depuis deux

  1. Vol préparé de longue main.