Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/17

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de Pique-Vinaigre si je ne te fais pas rire. Allons, va-t’en… je t’ai déjà trop retenue…

— Mais, mon frère… écoute donc !…

— Mon brave… eh ! mon brave — cria Pique-Vinaigre au gardien qui était assis à l’autre bout du couloir — j’ai fini ma conversation, je voudrais rentrer… assez causé…

— Ah ! Fortuné… ce n’est pas bien… de me renvoyer ainsi — dit Jeanne.

— C’est au contraire très-bien. Allons, adieu, bon courage, et demain matin dis aux enfants que tu as rêvé de leur oncle qui est aux îles et qu’il t’a priée de les embrasser… Adieu.

— Adieu, Fortuné — dit la pauvre femme tout en larmes et en voyant son frère rentrer dans l’intérieur de la prison.

Rigolette, depuis que le recors s’était assis à côté d’elle, n’avait pu entendre la conversation de Pique-Vinaigre et de Jeanne ; mais elle n’avait pas quitté celle-ci des yeux, pensant au moyen de savoir l’adresse de cette pauvre femme, afin de pouvoir, selon sa première idée, la recommander à Rodolphe.

Lorsque Jeanne se leva du banc pour quit-