Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/18

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ter le parloir, la grisette s’approcha d’elle en lui disant timidement :

— Madame, tout à l’heure, sans chercher à vous écouter, j’ai entendu que vous étiez frangeuse-passementière ?

— Oui, mademoiselle — répondit Jeanne un peu surprise, mais prévenue en faveur de Rigolette par son air gracieux et sa charmante figure.

— Je suis couturière en robes — reprit la grisette ; — maintenant que les franges et les passementeries sont à la mode, j’ai quelquefois des pratiques qui me demandent des garnitures à leur goût ; j’ai pensé qu’il serait peut-être moins cher de m’adresser à vous, qui travaillez en chambre, que de m’adresser à un marchand, et que d’un autre côté je pourrais vous donner plus que ne vous donne votre fabricant.

— C’est vrai, mademoiselle, en prenant de la soie à mon compte cela me ferait un petit bénéfice… Vous êtes bien bonne de penser à moi… je n’en reviens pas…

— Tenez, madame, je vous parlerai franchement : j’attends la personne que je viens