Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/296

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même ; il ne trouve quelque adoucissement à ses maux que dans le bien qu’il fait…

— Je ne mérite pas ces louanges, veuillez m’en dispenser — dit sèchement le notaire en dissimulant à peine un ressentiment de colère et de haine contraintes. — Au Seigneur seul appartient l’appréciation du bien et du mal ; je ne suis qu’un misérable pécheur…

— Nous sommes tous pécheurs — reprit doucement l’abbé ; — mais nous n’avons pas tous la charité qui vous distingue, mon respectable ami. Bien rares ceux qui, comme vous, se détachent assez des biens terrestres pour songer à les employer de leur vivant d’une façon si chrétienne… Persistez-vous toujours à vous défaire de votre charge, afin de vous livrer plus entièrement aux pratiques de la religion ?

— Depuis avant-hier ma charge est vendue, monsieur l’abbé ; quelques concessions m’ont permis d’en réaliser, chose bien rare, le prix comptant ; cette somme, ajoutée à d’autres, me servira à fonder l’institution dont je vous ai parlé, et dont j’ai définitivement arrêté le plan que je vais vous soumettre…