Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/35

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— Ah çà ! mon brave, venons au sujet qui m’a fait vous prier de venir me voir : il s’agit d’une mission délicate, d’une affaire de femme — dit maître Boulard avec une fatuité mystérieuse.

— Ah ! scélérat de général, je vous reconnais bien là !… de quoi s’agit-il ? comptez sur moi.

— Je m’intéresse particulièrement à une jeune artiste des Folies-Dramatiques ; je paie son terme, et, en échange, elle me paie de retour, du moins je le crois ; car, mon brave, vous le savez, souvent les absents ont tort. Or je tiendrais d’autant plus à savoir si j’ai tort, qu’Alexandrine, elle s’appelle Alexandrine, m’a fait demander quelques fonds… Je n’ai jamais été chiche avec les femmes ; mais, écoutez donc, je n’aime pas à être dindonné. Ainsi, avant de faire le libéral avec cette chère amie, je voudrais savoir si elle le mérite par sa fidélité. Je sais qu’il n’y a rien de plus rococo, de plus perruque, que la fidélité ; mais c’est un faible que j’ai comme ça. Vous me rendriez donc un service d’ami, mon cher camarade, si vous pouviez pendant