Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/11

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notre enfant. S’il le dit, sa parole est sacrée, et l’espoir de toute ma vie est enfin réalisé…

— S’il vous fait cette promesse… oui.

— Et pour qu’il la fasse, rien n’est à négliger dans cette circonstance décisive… Je connais Rodolphe ; il me hait… quoique je ne devine pas le motif de sa haine ; car jamais je n’ai manqué devant lui au rôle que je m’étais imposé.

— Peut-être, car il n’est pas homme à haïr sans raison.

— Il n’importe ! une fois certain d’avoir retrouvé sa fille… il surmontera son aversion pour moi, et ne reculera devant aucun sacrifice pour assurer à son enfant le sort le plus enviable, pour la rendre aussi magnifiquement heureuse qu’elle aura été jusqu’alors infortunée.

— Qu’il assure le sort le plus brillant à votre fille, soit… mais entre cette réparation et la résolution de vous épouser afin de légitimer la naissance de cette enfant… il y a un abîme.

— Son amour de père comblera cet abîme…

— Mais cette infortunée a sans doute vécu