Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/318

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— Vous savez que nous avons ici deux femmes condamnées à mort… la mère et la fille… qui seront exécutées demain ?

— Sans doute.

— Eh bien ! de ma vie je n’ai vu une audace et un sang-froid pareils à celui de la mère… C’est une femme infernale.

— N’est-ce pas cette veuve Martial… qui a montré tant de cynisme dans les débats ?

— Elle-même.

— Et qu’a-t-elle fait encore ?

— Elle avait demandé à être enfermée dans le même cabanon que sa fille… jusqu’au moment de leur exécution… On avait accédé à sa demande. Sa fille, beaucoup moins endurcie qu’elle, paraît s’amollir à mesure que le moment fatal approche, tandis que l’assurance diabolique de la veuve augmente encore, s’il est possible… Tout à l’heure le vénérable aumônier de la prison est entré dans leur cachot pour leur offrir les consolations de la religion… La fille se préparait à les accepter, lorsque sa mère, sans perdre un moment son sang-froid glacial, l’a accablée, elle