Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/365

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— Mais vous… vous avez votre femme, et ces deux enfants dont vous êtes comme le père… — Moi, je n’ai que ma peau… et, puisqu’elle ne peut plus être bonne à faire un paravent à M. Rodolphe, je n’y tiens guère. Ainsi, s’il y a un coup de peigne à se donner, ça me regardera.

— Ça nous regardera tous les deux.

— Non, moi seul… tonnerre !… À moi les Bédouins !

— À la bonne heure, j’aime mieux vous entendre parler ainsi que comme tout à l’heure… Allez, Chourineur… nous serons de vrais frères ; et puis vous pourrez nous entretenir de vos chagrins, s’ils durent encore, car j’aurai les miens. La journée d’aujourd’hui comptera long-temps dans ma vie, allez… On ne voit pas sa mère, sa sœur… comme je les ai vues… sans que ça vous revienne à l’esprit… Nous nous ressemblons, vous et moi, dans trop de choses pour qu’il ne nous soit pas bon d’être ensemble. Nous ne boudons au danger ni l’un ni l’autre, eh bien ! nous serons moitié fermiers, moitié soldats… Il y a de la chasse là-bas… nous chasserons… Si