Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/366

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vous voulez vivre seul chez vous, vous y vivrez et nous voisinerons… sinon… nous logerons tous ensemble. Nous élèverons les enfants comme de braves gens, et vous serez quasi leur oncle… puisque nous serons frères. Ça vous va-t-il ? — dit Martial en tendant la main au Chourineur.

— Ça me va, mon brave Martial… et puis enfin… le chagrin me tuera ou je le tuerai… comme on dit.

— Il ne vous tuera pas… nous vieillirons là-bas dans notre désert, et tous les soirs nous dirons : Frère… merci à M. Rodolphe… ça sera notre prière pour lui…

— Tenez, Martial… vous me mettez du baume dans le sang…

— À la bonne heure… ce bête de rêve… vous n’y pensez plus, j’espère ?…

— Je tâcherai…

— Ah çà… vous venez nous prendre à quatre heures ? la diligence part à cinq.

— C’est convenu… Mais nous voici bientôt à Paris ; je vais arrêter le fiacre, j’irai à pied jusqu’à la barrière de Charenton ; j’attendrai M. Rodolphe pour le voir passer.