Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/6

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lui présentait une de ses femmes agenouillée devant elle.

Cette scène se passait dans le salon où la Chouette avait commis sa tentative d’assassinat.

La comtesse était d’une pâleur de marbre, que faisait ressortir encore le noir foncé de ses yeux, de ses sourcils et de ses cheveux ; un grand peignoir de mousseline blanche l’enveloppait entièrement.

— Donnez-moi le bandeau de corail — dit-elle à une de ses femmes, d’une voix faible mais impérieuse et brève.

— Betty vous l’attachera… — reprit Thomas Seyton — vous allez vous fatiguer… Il est déjà d’une si grande imprudence de…

— Le bandeau ! le bandeau !… — répéta impatiemment Sarah, qui prit ce bijou et le posa à son gré sur son front. — Maintenant, attachez-le… et laissez-moi… — dit-elle à ses femmes.

Au moment où celles-ci se retiraient, elle ajouta :

— On fera entrer M. Ferrand, le notaire, dans le petit salon bleu… puis — reprit-elle avec une expression d’orgueil mal dissimulé