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pas rangé et balayé à fond la sacristie, comme je vous l’avais ordonné ce matin ?

— J’ai commencé à balayer, mais l’heure de ma classe est venue. Madame Honorine, et…

— Je me moque bien de votre classe, moi !… la sacristie passe avant votre classe, peut-être. Est-ce qu’on ne vous paie pas pour la tenir propre ?

— Il est vrai, Madame Honorine.

— Alors, si c’est vrai, pourquoi êtes-vous aussi fainéant ? Et le colombier ? Voilà plus de huit jours que vous n’y avez mis les pieds, il est dégoûtant ; M. le curé y est monté tantôt, il en a eu le cœur soulevé… il est furieux contre vous !

— Madame… permettez…

— On ne vous paie pas pour nettoyer le colombier, allez-vous dire ; si ça ne fait pas pitié !… comme si vous ne pouviez pas rendre ces petits services à M. le curé !

— Je rends autant de services que je le peux à M. le curé, vous le savez bien. Madame Honorine, — répondit l’instituteur avec un calme et une douceur inaltérables. — Dès que j’aurai un moment de libre, Madame Honorine, je nettoierai le colombier.

— Il faut le trouver, ce moment-là…

— Je le trouverai, Madame Honorine.

— Pardi, je l’espère bien… Mais, autre chose : il y a une fosse à creuser pour demain matin ; voilà ce que M. le curé m’envoyait vous dire. Mais Monsieur le maître d’école est à courir la prétantaine…

— Une fosse… — dit vivement Claude Gérard, — pour cette jeune dame sans doute ? C’est donc fini ?