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Les dimanches on herborisait et l’on apprenait à connaître et à employer une foule de plantes rustiques douées de vertus salutaires ; le jeudi, Claude Gérard enseignait le chant par une méthode admirable de simplicité, de clarté, dans laquelle les signes si horriblement indéchiffrables de l’écriture musicale étaient remplacés par des chiffres ordinaires, 1, 2, 3, 4, etc., etc., connus et lisibles par tous les enfants[1]. Claude Gérard écrivait lui-même ces simples et commodes partitions que ses écoliers copiaient ensuite ; chacun possédait ainsi sous un petit volume une sorte de bibliothèque musicale. L’influence de la musique sur les mœurs est un fait évident, que je n’insisterai pas à ce sujet ; l’effet de ces voix d’enfants et d’adultes à l’église le dimanche était plein de charme ; souvent aussi par de belles soirées d’été on se rassemblait pour chanter sous une futaie de grands arbres.

Claude Gérard complétait l’instruction de ses écoliers par l’explication sommaire et lucide des principaux phénomènes de la nature, et par quelques notions élémentaires d’hygiène, si indispensables à la salubrité des classes pauvres.

Quelques notions sur la loi (que personne n’est censé ignorer, et que l’immense majorité ignore de fait) en ce

  1. Nous aurons occasion de revenir sur cette merveilleuse découverte de Galin, qui a donné un si magnifique développement à une excellente idée de Rousseau, et a fait de la musique vocale une science toute nouvelle et à la portée de tous, science que M. L. D. Émile Chevé et M. Aimé Paris, deux des plus fervents adeptes de Galin, ont vulgarisé avec autant d’éclat et de bonheur que de désintéressement, et qui obtiennent chaque jour des résultats presque incroyables.