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CHAPITRE X.


régina.


J’arrivai bientôt à l’extrémité du faubourg du Roule, où se trouvait la maison du père de Régina : je ne vis d’abord au dehors qu’un long mur, au milieu duquel s’ouvrait une porte-cochère ; non loin de cette porte stationnait une voiture, attelée de deux superbes chevaux ; en m’approchant, il me sembla reconnaître la même livrée brune et bleue à galons d’argent que portaient les gens du vicomte Scipion Duriveau, lors de la scène de la forêt de Chantilly.

Frappé de cette rencontre, désireux d’éclaircir mes doutes, je m’adressai au cocher, et, feignant d’être ébloui de la beauté de son attelage, je lui dis :

— Cette superbe voiture, ces magnifiques chevaux, n’appartiennent-ils pas à M. le Comte Duriveau ? Monsieur.

— Oui, — me répondit dédaigneusement le cocher.

Mon intérêt, ma curiosité redoublaient. Claude Gérard m’avait parlé du comte Duriveau avec une telle aversion, il me l’avait peint sous de si noires couleurs, que