Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 5-6.djvu/202

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perdras… Tiens, voilà justement les valets-de-pied du comte Duriveau ; si tu pouvais entrer là… c’est une maison solide comme le Pont-Neuf.

Puis, faisant quelques pas vers un des domestiques du comte Duriveau, l’un des deux interlocuteurs lui dit :

— Bonjour, Auguste…

— Bonjour, mon vieux.

— Dis donc, il n’y aurait pas une place de valet-de-pied, chez vous, pour un ami ?

— Chez nous… non… mais je crois qu’il y a une place à l’antichambre de M. le vicomte.

— Le fils de ton maître ?

— Oui.

— Un gamin de cet âge-là ? une antichambre ?

— Ne m’en parle pas, ça fait suer, mais c’est comme ça ; il a un appartement complet, et pour son service un valet-de-chambre, deux valets-de-pied et sa voiture ; il sort quand il veut, avec ses camarades et son gouverneur… le plus grand farceur qu’on puisse voir. Tiens… à preuve qu’il mène ce soir M. le vicomte aux Funambules : c’est Jacques qui a été louer la loge. Il se peut bien d’ailleurs que M. le comte y aille aussi… Le petit vicomte est à bonne école… allez !! Il est déjà revenu gris deux ou trois fois.

— Ça commence bien.

— Et méchant, et insolent… C’est égal, j’oublierai jamais la danse qu’il a reçue, il y a plusieurs années, dans la forêt de Chantilly ; c’était des petits mendiants qu’il avait agonisés de sottises, et qui se sont joliment revengés, ils l’ont entraîné dans le bois, et sans une