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Mon conseil était bon ; en quelques minutes nous eûmes trouvé une boutique de pharmacien, j’y achetai un flacon d’éther… Bamboche le fit respirer à Basquine, peu-à-peu elle reprit ses sens…

— Maintenant, chez moi, me dit Bamboche. — Hôtel des Pyrénées, rue du Petit-Lion-Saint-Sauveur, no 17.

Je donnai cette adresse au cocher, et je repris mon poste, rassuré sur la santé de Basquine, ravi de la surprise que j’allais causer à mes deux amis, et oubliant complètement mes maîtres, probablement fort inquiets de moi et de leur voiture, s’ils étaient sortis du théâtre.

Arrivé rue du Petit-Lion-Saint-Sauveur, je dis au cocher avant d’ouvrir la portière :

— Lorsque les personnes que nous avons conduites, par ordre de mon maître, seront descendues, vous vous en retournerez, on n’a plus besoin de vous…

Basquine, bien que revenue à elle, semblait toujours très-faible, il fallut que Bamboche la prît presque dans ses bras pour la faire descendre de la voiture ; puis, une fois dans la rue, et pendant que les chevaux s’éloignaient, Bamboche dit à la jeune fille :

— Attends… avant d’entrer dans l’hôtel, laisse-moi bien croiser ton manteau et en rabattre le capuchon, ces imbéciles de portiers d’hôtels garnis sont si curieux, si bavards, que la vue de ton costume de théâtre ferait événement dans la maison.

— Tu as raison, — répondit-elle d’une voix faible, et en frissonnant.

Pendant que Bamboche s’occupait de cacher le costume de Basquine sous son manteau, j’étais resté dans