Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 5-6.djvu/384

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— Quant à moi, — repris-je, — ce sera différent… Mon maître sait que je connais l’endroit où il renferme son argent… je suis nouveau venu ici… on n’accusera que moi… je ne te dénoncerai pas, tu le sais… car je tiens les serments faits à l’amitié… moi.

— Martin…

— Je passerai pour le voleur… je te devais une dette de reconnaissance, je te paie… va-t’en.

— Martin… tu me méprises…

— Mon maître peut s’éveiller… va-t’en !!

— Écoute-moi…

— Veux-tu nous perdre tous deux ?… Va-t’en, nous sommes quittes !!

— Tu me crois donc bien lâche ! — s’écria Bamboche en jetant à mes pieds le paquet de billets de banque qu’il avait volés.

J’allais me jeter dans les bras de mon ami d’enfance, lorsque tout-à-coup un piétinement sourd, rapide, se fit entendre au-dessus de nous, dans la chambre de mon maître, comme si celui-ci se fût précipité à la poursuite de quelqu’un, et nous l’entendîmes crier avec force :

— Au voleur !… au voleur !

Entendant ces cris : au voleur !

— Bamboche ! tu n’étais donc pas seul ? — m’écriai-je.

— Non… le cul-de-jatte est resté en haut… à emplir ses poches…

— Le cul-de-jatte ?

— On lui avait indiqué le vol.

— Qui ?

— Le domestique que tu remplaces.