Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 5-6.djvu/411

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Dans quel but avait-il dérobé ce coffret, objet de nulle valeur ?

Je ne pus rien savoir sur toutes ces questions, car les recherches de Claude à ce sujet avaient été vaines, et lors de la scène du vol chez le docteur Clément, Bamboche ne m’avait donné aucun détail ; et enfin, la veille du jour où j’étais allé rejoindre Claude Gérard, Bamboche m’avait écrit qu’il n’avait besoin de rien, ni pour lui ni pour sa fille, qu’un hasard heureux était venu à son secours, qu’il s’éloignait, content de m’avoir prouvé que lui aussi savait être fidèle aux serments de notre enfance.

Claude Gérard et moi, cruellement affligés de savoir cette pauvre enfant aux mains de Bamboche, nous nous promîmes de tout tenter chacun de notre côté, afin d’en avoir quelques nouvelles.

J’eus, au sujet de Régina, de longs et graves entretiens avec Claude Gérard ; je ne lui cachai rien ; ni la part que j’avais prise à la ruine des méchants desseins de Robert de Mareuil, ni comment j’avais découvert la bizarre dépravation du prince de Montbar, ni cette menace du comte Duriveau : Cette femme m’a dédaigné ; à tout prix je me vengerai, ma vengeance marche… menace effrayante de la part d’un homme de ce caractère… Je ne cachai pas non plus à Claude les craintes que l’avenir de Mme de Montbar avait inspirées au docteur Clément, et la reconnaissance de ce dernier, lorsque, sous le sceau du secret, je lui eus demandé comme une faveur inespérée les moyens d’entrer au service de la princesse.

À mon grand étonnement, Claude m’apprit sur Régina beaucoup de choses que j’ignorais, et qui augmen-