Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/297

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en admiration ; couché dans mon petit lit, je voyais cette même jeune femme, ouvrière infatigable (ma mère peut-être), travailler à la lueur d’une chandelle dont la vive clarté redoublait d’éclat en traversant une eau limpide renfermée dans un globe de verre ; la vue de ce foyer lumineux me causait une sorte d’éblouissement et d’extase auquel le sommeil seul mettait un terme. »

Lors même que la curiosité de M. Duriveau n’eût pas été excitée par d’autres motifs, les lignes seules que nous venons de rappeler auraient suffi pour attirer vivement son attention sinon son intérêt sur ces Mémoires.

La jeune fille qu’il avait autrefois séduite était une ouvrière en dentelles, comme la jeune femme que Martin croyait être sa mère…

Elle se nommait Perrine Martin… et le valet de chambre dont il lisait les Mémoires se nommait Martin…

Enfin l’âge que celui-ci paraissait avoir, certaines particularités de ressemblance physique, d’abord à peine remarquées par le comte, mais que ces premiers soupçons rappelèrent aussitôt à sa mémoire ; toutes ces circonstances réunies, sans convaincre M. Duriveau que Martin était son fils… lui présentaient cette hypothèse comme possible.

On conçoit dès lors combien de causes excitantes, irritantes avaient attaché le comte à la lecture des Mémoires de Martin.

Puis, au bout de quelques pages, M. Duriveau rencontra les noms de Bamboche et de Basquine, ces deux compagnons d’enfance de Martin.