Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/344

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— C’est insupportable, — dit Scipion en frappant du pied, — on ne peut pas être seul avec vous…

— Vite, vite, — dit Basquine en se levant et allant ouvrir la porte d’un petit boudoir qui communiquait au salon.

— Entrez là…

— Moi ? — dit Scipion stupéfait, — et pourquoi ?

— Voulez-vous être présent à mon entretien avec votre père ?

— Mon père ?…

— Cette lettre est de lui, elle est on ne peut plus pressante, il demande à me voir à l’instant.

— Ah !… tu me crois, à présent, — s’écria Scipion avec une expression d’orgueil et de joie ! et il voulut enlacer Basquine entre ses bras.

— Vous êtes ce qu’il y a de plus diabolique au monde — dit Basquine, en poussant doucement Scipion dans le boudoir. — Avoir réellement amené votre père à cette démarche… c’est inouï, étourdissant !

— J’ai tenu ma parole, — s’écria Scipion, l’œil et la joue en feu, saisissant les deux mains de Basquine, — maintenant à ton tour.

— Est-ce que je n’ai pas encore plus envie que toi… de la tenir, cette parole… mauvais démon ? — murmura Basquine à l’oreille de Scipion, et si près que ses lèvres effleurèrent la joue et les cheveux du jeune homme ; puis elle ajouta :

— Vite, cache-toi… c’est ton père.

Et elle referma brusquement la porte du boudoir sur le vicomte.

La brusque arrivée du comte Duriveau, quoiqu’elle