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détrempant, pourrissant le sol, depuis des siècles, le frappaient d’infection et de stérilité.

Enfui, ô prodige du travail et de l’intelligence de l’homme ! secondées par le capital, ces eaux, naguères le fléau de ce pays, comptaient alors parmi sa richesse… Sortant des canaux, elles affluaient dans d’immenses bassins naturels formés par plusieurs étangs, conservés en raison de l’élévation relative de leur niveau ; puis, de là, remontant dans de vastes réservoirs, à l’aide de moulins à vent d’un mécanisme aussi simple qu’ingénieux[1], elles pouvaient se distribuer selon les besoins de l’agriculture, par mille conduits d’irrigation.

Ainsi ces terrains immenses que nous avons vus, au commencement de ce récit, boueux, méphitiques, incultes, étaient déjà complètement assainis, défrichés, et, dans beaucoup d’endroits, façonnés pour les ensemencements d’automne…

Et non seulement sur ces cinq ou six lieues carrées de territoire que possédait M. Duriveau, le sol avait ainsi été métamorphosé, mais encore les habitations,… et, chose plus admirable encore,… les habitants,… jadis si hâves et si maladifs, étaient devenus florissants de santé.

  1. Nous saisissons avec empressement cette occasion de rendre publiquement hommage et justice à l’admirable invention de M. Durand qui, après des travaux et des combinaisons d’une difficulté extrême, est parvenu à établir des moulins à irrigations, qui, mus par la force du vent, s’orientent d’eux-mêmes et s’effacent d’eux-mêmes lors des bourrasques. Cette grande et utile invention que nous voyons fonctionner depuis bientôt deux ans, a déjà rendu et doit rendre les plus immenses services à l’agriculture, en donnant des moyens d’irrigation aussi faciles que peu coûteux.