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Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/321

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heureuse propriété me coûte plus qu’elle ne me rapporte, et vous avez besoin de faire un bon mariage pour ne pas être, après ma mort, dans une position pire que médiocre. »

« Sans me donner le temps de lui répondre un mot, mon père me laissa seule.

« Oh ! mon amie, je ne saurais te dire dans quel abîme je crus tomber en entendant ces fatales paroles, moi qui, tu le sais, avais toujours rêvé comme toi cette ravissante union des âmes qui tôt ou tard se rencontrent, parce qu’elles se cherchent involontairement !!

« Je passai la nuit dans les larmes… Tu me demanderas peut-être, bonne et tendre sœur, si j’avais oublié la généreuse promesse que tu m’avais faite de partager ta fortune avec moi pour me faciliter un mariage selon mon cœur, ou bien de me garder près de toi si je ne trouvais pas un parti qui me convînt. Non, Mathilde, non, je ne l’avais pas oubliée, cette promesse ! Je savais que ton cœur était assez grand, assez noble pour la tenir… C’est pour cela que j’ai voulu rendre impossible le