Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/64

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— Mon chapeau ! — dit M. Godet, — il n’en est pas besoin ; je vais à l’instant vous les ramener ici pieds et poings liés, et doux comme des moutons, ces beaux godelureaux.

En deux enjambées il rejoignit les jeunes gens, et toucha légèrement la manche d’Alfred. qui lui inspirait plus de confiance.

— Que voulez-vous, Monsieur ? — dit ce dernier étonné de la grotesque figure de l’habitué.

— Je veux, Monsieur, vous rendre un immense service si j’en étais capable, ainsi que cela doit se faire entre bons citoyens ; je vous propose de nous liguer contre l’ennemi commun. Or, dans ce moment, notre ennemi commun c’est le Robin des Bois, en d’autres termes le Vampire.

Alfred et Gaston regardèrent M. Godet sans comprendre un mot à son étrange langage.

Gaston finit par dire à Alfred : — Venez, mon ami ; ne voyez-vous pas que ces gens-là sont fous ?

— C’est que celui-ci a l’air bien bête pour un fou, — dit Alfred.

M. Godet, craignant de voir sa proie lui