Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/116

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de la convenance et de la portée de mes paroles ; la jalousie est une mauvaise conseillère, et je crois qu’elle vous égare.

— Elle m’éclaire… elle m’éclaire…

— Vous êtes trop intéressée dans la question, Mathilde, pour la juger sainement ; en parlant à votre mari comme je lui ai parlée je lui ôtais toute espérance… Les hommes ne croient pas à nos principes, ils croient à notre indifférence.

— Je ne doute pas de votre expérience à ce sujet, Ursule ; mais il y a un moyen infaillible de rompre un penchant : c’est l’absence.

— Quand elle ne l’augmente pas !

— Ainsi, c’est par indifférence pour mon mari que vous restez ici ?

— Absolument, je lui ai déclaré que j’avais presque de l’éloignement pour lui… Vous l’avez entendu… que voulez-vous de plus ?

— Eh bien ! admettez que mes soupçons, que mes craintes soient exagérées ; n’était-il pas de votre devoir d’y mettre un terme, en ne prolongeant pas votre séjour ici ?

— Il est impossible de renvoyer les gens avec plus d’urbanité ; pourtant, je me permet-