qui aurait cru cela ? on lui aurait donné le bon Dieu sans confession. Qu’est-ce que cela va devenir… faut-il le prévenir ?… faut-il lui cacher ? c’est terrible !…
Impatientée de ces exclamations, ne pouvant supposer que ma tante ne m’eût pas vue entrer… je lui dis :
— Avez-vous de bonnes nouvelles de Paris, Madame ?
Mais elle, sans me répondre, sans paraître m’entendre, continua de se parler à elle-même.
— Quel éclat ça va faire… D’un autre côté, comment l’empêcher ?… Comme c’est encore heureux que je sois venue ici pour arranger tout cela !
Ces derniers mots de ma tante me donnèrent à penser et m’effrayèrent. J’ignorais ce dont il s’agissait ; mais, en entendant dire à mademoiselle de Maran qu’il était « heureux qu’elle fût venue pour arranger quelque chose, » un secret pressentiment m’avertissait que son arrivée à Maran cachait de méchants desseins et que ses terreurs des révolutionnaires de Paris n’étaient qu’un prétexte.
Je m’approchai d’elle ; je lui répétai cette