Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/158

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Maran. — Toutes ces belles résolutions sont donc changées ?

— C’étaient malheureusement de ces rêves de pensionnaires, impossibles à réaliser, Madame — dit Ursule en souriant. — Quoique, pour ma part, je regrette beaucoup de renoncer à cette espérance… je m’y résigne.

— Et puis avouez un peu, ma cousine, — dit gaîment mon mari — que le tableau que je vous ai fait du seul appartement dont nous pouvons disposer pour vous ne vous a pas séduite ?

— Vous êtes très injuste, mon cher cousin : nous nous serions accommodés de bien moins encore, pour avoir le plaisir de ne pas quitter cette chère Mathilde ; mais le faubourg Saint-Honoré est si loin du centre des affaires, que mon mari ne pourrait s’y fixer…

Le dîner était terminé, je me levai.

Gontran donna le bras à mademoiselle de Maran et passa devant moi et Ursule.

Celle-ci, au moment d’entrer dans le salon, me dit tout bas :

— Voilà comme je me venge… Êtes-vous contente ?…