Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/193

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de… j’ai été témoin de votre puissance de séduction… pour plaire à une pauvre vieille bourgeoise provinciale, je vous ai vue faire plus de frais et de frais charmants qu’il n’en faudrait pour tourner la tête de vingt élégants ; car vous avez, chose inestimable, la coquetterie de la vertu, comme tant d’autres femmes ont la coquetterie du vice… Enfin, vous réunissiez alors comme vous réunissez encore tous les avantages qui me manquent ; seulement, il y a huit jours, Mathilde, je vous enviais ces avantages, parce que je croyais que vous leur deviez un insolent bonheur… mais, aujourd’hui…

— Eh bien… aujourd’hui — dis-je à Ursule en voyant son hésitation.

— Aujourd’hui, je vous sais malheureuse… Oui, je vous sais la plus malheureuse des femmes et je n’ai plus le courage de vous envier ces rares et brillantes qualités… c’est encore un contraste que vous expliquerez comme vous le pourrez.

— Votre pénétration habituelle est en défaut — dis-je à Ursule — car justement depuis huit jours, depuis que je vous semble si digne