Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/197

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bien ! vrai… oh ! bien vrai, Mathilde… je me suis repentie… profondément repentie du mal que je vous ai voulu… je n’ose dire… du mal que je vous ai fait.

En prononçant ces dernières paroles, la voix de ma cousine était émue, tremblante ; sans ma défiance, j’aurais cru à ses remords, mais je savais Ursule si fausse, si comédienne, que je souris avec amertume et je repoussai sa main qui cherchait la mienne.

— Mathilde… vous ne me croyez pas ?

— Non, et vos larmes vont sans doute bientôt venir à votre aide pour me convaincre ?

— Mes larmes ?… non, Mathilde… non… cette fois je ne pleurerai pas… car ma douleur est si profonde, si sincère, que pour vous y faire croire, je n’aurai pas besoin de larmes feintes.

Confondue du cynisme de cet aveu, je regardai ma cousine avec surprise.

Eh bien ! oui… oui, je l’avoue… dussé-je passer pour stupide, pour folle ; après tant de désillusions, après tant de déceptions, je fus émue, touchée malgré moi de l’expression de