Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/207

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pour l’avenir… Écoutez-moi bien… Voici une lettre que Gontran m’a écrite, voici ce que je lui répondais : chaque jour je voulais lui remettre cette lettre, elle n’atténue pas mes torts, mais elle prouve au moins que j’espérais les réparer ; dans cette réponse, je me montrais sous de si odieuses couleurs que, malgré mon regret de vous avoir outragée, jusqu’à présent j’avais hésité à remettre à Gontran ces lettres si honteuses pour moi… les voici…

Et Ursule me donna une enveloppe cachetée que je pris machinalement.

— Maintenant un dernier mot, Mathilde : j’aurais pu vous taire ce cruel aveu, partir pour Paris… et vous laisser dans un complet aveuglement ; mais, en lisant la lettre de votre mari, vous verrez quels étaient ses projets pour l’avenir, vous verrez qu’il ressent pour moi une passion désordonnée dont les conséquences m’ont fait frémir… Je vous ai jusqu’ici parlé du mal que je vous ai fait ; maintenant, voici comment j’espère le réparer en partie… Avec la lettre qu’il m’a écrite, vous confondrez votre mari, il n’aura qu’à se jeter