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ble et en gigotant toutes sortes de postiqueries étonnantes.

Mon mari, effrayé de la pâleur d’Ursule, qu’il ne quittait pas des yeux, s’écria en s’adressant à madame Sécherin :

— Madame, puis-je savoir encore une fois ce qui me procure l’honneur de vous voir ? Madame de Lancry paraît fort troublée, Madame votre belle-fille semble aussi très émue ; vous m’avez fait prier de me rendre à l’instant auprès de vous… Que se passe-t-il ? qu’y a-t-il ? de grâce expliquez-vous.

— Oh ! vous allez le savoir, Monsieur, vous allez le savoir — dit madame Sécherin.

J’étais au supplice ; je pressentais que cette femme avait quelque preuve accablante de la mauvaise conduite d’Ursule, mais elle ne se hâtait pas de la produire. Elle semblait savourer la vengeance et jouir de l’horrible angoisse où elle tenait ma cousine.

Celle-ci, malgré son sang-froid et son audace habituels, semblait atterrée.

Elle sentait que toutes ses séductions seraient impuissantes pour convaincre sa belle-mère.