Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/220

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vous étiez… il a vu qu’à Rouvray j’étais bien inspirée du Seigneur lorsque je disais : — « Je jure que cette femme est coupable… Chassez-la… quoique les preuves de son infamie vous manquent ! » Alors, n’est-ce pas ? je passais pour une folle en exigeant de mon fils, sans raison suffisante, ce qu’il appelait un sacrifice insensé ; mais Dieu a pris soin de me justifier et de prouver que les instincts maternels sont infaillibles.

Il y avait, en effet, une si étrange fatalité dans cette révélation, qu’un moment nous restâmes tous frappés de stupeur.

Mademoiselle de Maran rompit la première le silence, et dit d’une voix aigre à la belle-mère d’Ursule :

— Pour l’amour du bon Dieu dont vous connaissez si bien tous les petits secrets, ma chère Madame, expliquez-nous donc ce bel embrouillamini d’enveloppes ; faites-nous grâce de vos moralités, et dites-nous qu’est-ce que tout ça prouve.

— La vieillesse impie, méchante et sans mœurs donne toujours de mauvais exemples — reprit madame Sécherin en regardant fixement