Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/230

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suis-je pas votre amant ? Ne le suis-je plus ? Avez-vous donc voulu, par une coquetterie infernale, inouïe, ne me laisser rien ignorer… pour me faire tout regretter avec plus de rage encore !

« Par le ciel, cela ne peut pas être ainsi ! je n’ai pas foi en moi, mais en mon amour désespéré… Ces émotions enivrantes dont vous parlez avec de si ardentes paroles, vous les ressentirez pour moi, entendez-vous, Ursule ?… Je vous inspirerai toute la fougue de la passion… Oh ! que vous serez belle… ainsi… Tenez, à cette seule espérance, mon sang bouillonne, ma tête se perd… Ursule, Ursule ! pour être aimé de vous, rien ne me coûtera, dévoûment, sacrifice, honte… tenez, si je l’osais, je dirais crime…

« Et quand je pense que si votre charme voluptueux et irritant exalte l’amour jusqu’à cette frénésie, votre esprit étincelant, hardi, ravit, domine et captive à jamais…

« Si vous aimiez… oh ! si vous aimiez, y aurait-il au monde une maîtresse plus enchanteresse ? Tenez, c’est à devenir fou que de songer que, grâce à l’amour, vous si intraitable, si