Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/237

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influence si vous m’aimez, ou me consoler si vous ne m’aimez pas…

« Encore une fois, Ursule… vous… vous sans condition, je n’admets pas de doute à ce sujet, je ne veux pas en admettre, parce que je ne veux pas entrevoir l’abîme sans fond qui s’ouvrirait devant moi si… mais non, non, vous m’aimez, il faudra que vous m’aimiez ; le hasard ne vous a pas donné en vain mon âme, je n’existe plus que par vous, que pour vous, vous avez été à moi ! quoi que vous disiez, quoi que vous fassiez, il faut que nous soyons désormais et pour toujours l’un à l’autre. Je ne reculerai devant aucun moyen, vous entendez, devant aucun moyen pour y parvenir… Cela sera parce que la fatalité le veut ainsi. Adieu ! ange ou démon, je partagerai votre ciel ou votre enfer… »

« G. »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je dirai plus tard la réaction brusque, profonde, que la lecture de cette lettre me causa.

Pendant que je la lisais, Gontran, lui, lisait cette réponse qu’Ursule lui avait faite, et qu’elle avait cru me donner à la fin de mon entretien avec elle.