Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/240

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taires et mystérieuses que les vues courtes ou débiles ne pénétreront jamais.

« Nous sommes donc parfaitement d’accord sur beaucoup de points, mon cher cousin, seulement nous différerons toujours sur le plus important de tous : vous croyez fermement qu’à force d’amour vous m’obligerez à vous aimer, je vous déclare non moins fermement que jamais je ne vous aimerai et qu’à force d’amour vous finirez par vous faire détester, l’amour qu’on inspire étant généralement en raison inverse de l’amour qu’on ressent ; vous devriez savoir au moins votre A B C, seigneur don Juan.

« Si la passion ne vous rendait pas aussi inintelligent qu’un écolier, vus verriez une profonde vérité dans ce passage de votre lettre qui n’a été qu’une boutade de votre vanité froissée.

« Jamais impératrice romaine n’a plus audacieusement prouvé qu’un esclave n’était pas un homme.

« J’ai souligné ces mots, ils le méritent ; vous avez deviné juste cette fois : en d’autres termes, cela signifie que la vengeance n’est pas de l’amour. Hé bien, comprenez-vous l’énigme ?