Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/302

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— Je vous dis que cette influence est irrésistible, Mathilde…

— Je vous dis, moi, que ce sont de lâches excuses ! Que faire, dites-vous ? Il faut vous conduire enfin en honnête homme, en homme de cœur ! Écoutez-moi, Gontran : je ne suis plus aveuglée sur vous ; le moment est venu de vous parler avec une rude franchise : mon avenir et le vôtre, celui de notre enfant dépendent de la résolution que vous allez prendre aujourd’hui ! Vous m’avez épousée sans amour, vous avez commis une action qui touche au déshonneur, vous m’avez jusqu’ici rendue la plus malheureuse des femmes, vous nourrissez une passion misérable…

— Encore des reproches… ayez donc pitié de moi à votre tour, Mathilde !

— Si je vous rappelle ce triste passé, c’est pour bien établir votre position et la mienne, et répondre à votre question… Que faire ? je vais vous le dire… moi… Aujourd’hui, au moment où nous parlons, il dépend encore de vous d’avoir une vie heureuse et honorée, demain peut-être il serait trop tard.

— Eh bien, oui ! éclairez-moi, consolez-