Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/306

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ble, vous vous ferez des créatures ; laissez-moi réaliser ce projet que vous avez si impitoyablement rejeté : à force de bienfaits, à force de services, vous vous rendrez nécessaire, et un jour sans doute vous serez récompensé de vos soins, de vos travaux par le suffrage de ce pays… Donnez ce but à votre vie, Gontran… alors vous combattrez avec succès, alors vous surmonterez la honteuse passion qui vous abat et qui vous énerve… Pour vous encourager dans cette voie belle et glorieuse, vous n’aurez plus sans doute, auprès de vous, un cœur brûlant de l’amour le plus passionné… mais vous aurez du moins une amie sincère qui vous tiendra compte de chaque effort, de chaque louable résolution, qui vous bénira d’être courageux et bon, et puis vous vous direz que cette tâche que vous vous imposez, non seulement peut vous délivrer d’une misérable faiblesse, mais qu’elle peut aussi relever et ennoblir encore le nom que portera votre enfant… Alors Gontran… peut-être en vous voyant si changé, en vous voyant si bon, parce que vous serez heureux et satisfait de vous… peut-être ce triste cœur, que je sens