Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/54

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que rien n’était plus sérieux… Le repos de Mathilde m’est cher avant toutes choses…

— J’en suis convaincue… et vous pouvez, ce me semble, la rassurer mieux que personne, mon cher cousin ; quant à moi, je serais désolée de lui causer le moindre chagrin à votre sujet : ce serait impardonnable… je n’aurais ni le plaisir du remords… ni le remords du plaisir.

— Malheureusement, madame, Mathilde a plus que des soupçons, elle a des certitudes. Hier, après la curée sur la terrasse… elle a vu…

— Que vous avez embrassé mon bonnet ! mais c’est charmant… j’en suis ravie, j’ai justement une petite vengeance à tirer d’elle pour lui apprendre à croire aux apparences ; laissons-la un jour ou deux dans son erreur, et puis nous la détromperons, et je lui dirai : Voyez-vous, méchante cousine, qu’il faut ne jamais croire à ce qu’on voit !

— Ne pas détromper Mathilde, madame ! mais la malheureuse enfant en mourrait. Vous ne connaissez donc pas la noblesse, la candeur angélique de son âme… Vous ne savez donc