Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/76

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— Sans doute, sans doute, qu’elle parte ; le plus tôt sera le mieux.

— Mon ami — dis-je à Gontran après un moment de silence — permettez-moi de vous parler en toute franchise.

— Je vous écoute, ma chère amie.

— Ne trouvez-vous pas étrange que cet entretien, qui aurait dû me rassurer complètement, puisqu’il vous justifiait à mes yeux, produise sur vous et sur moi un effet contraire ?

— Comment cela ? Je ne vous comprends pas.

— Ursule a dit qu’elle ne vous aimait pas, qu’elle ne vous aimerait jamais ; que vos galanteries étaient sans conséquence, et qu’elle partirait le plus tôt possible… Et pourtant, vous le voyez, je pleure… Et pourtant vous ne pouvez cacher votre agitation.

— Eh ! mon Dieu ! — s’écria Gontran avec impatience… c’est tout simple… Vous pleurez… parce que vous pleurez de rien… Je suis agité parce qu’il est de ces choses qui, malgré soi, blessent l’amour-propre… Que prétendez-vous conclure de cela ? Allez-vous vous faire