Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

clairement qu’il ne serait délié de son serment que si elle devenait veuve.

Pour la première fois de sa vie, madame de Hansfeld eut une pensée qui lui fit horreur, et qu’elle se reprocha comme un crime.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Elle chercha, pour ainsi dire, un refuge dans les nobles sentiments que devait lui inspirer l’amour de M. de Morville ; comme lui, elle vit un avenir de bonheur dans cet attachement pur et ignoré. Il échapperait au moins à la grossière malignité du monde, et conserverait, caché dans l’ombre, toute sa délicatesse, toute sa fleur, tout son parfum…

Écrire souvent à M. de Morville, l’apercevoir quelquefois, se savoir aimée de lui… lui répéter sans cesse qu’elle l’aimait… n’avoir jamais à rougir de cette affection si passionnément partagée… quelles brillantes, quelles radieuses espérances !

Un léger frappement qu’elle entendit à sa porte rappela madame de Hansfeld à elle-même. Elle serra la lettre de M. de Morville dans un meuble à secret, et dit :

— Entrez.

La porte s’ouvrit, le prince de Hansfeld entra chez sa femme.