Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/133

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Les Vénus


 
Je revenais du Louvre hier.
J’avais parcouru les portiques
Où le chœur des Vénus antiques
Se range gracieux et fier.

À ces marbres, divins fossiles,
Délices de l’œil étonné,
Je trouvais bon qu’il fût donné
Des palais de rois pour asiles.

Comme j’allais extasié,
Vint à passer une pauvresse ;
Son regard troubla mon ivresse
Et m’emplit l’âme de pitié :