Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/143

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Après les jours changeants, sur la terre éternelle,
Quand je serai certain que rien n’y peut finir,
Quand le Temps, hors d’haleine, aura brisé son aile
             Sur les confins de l’avenir !

Après les jours fuyants, voués à la souffrance,
Et quand aura grandi comme un soleil meilleur
Le point d’azur qui tremble au fond de l’espérance,
             Aube du ciel intérieur ;

Quand tout aura son lieu, lorsque enfin toute chose,
Après le flux si long des accidents mauvais,
Pure, belle et complète, ayant tari sa cause,
             Vivra jeune et stable à jamais :

Alors, je t’aimerai sans retour sur la vie,
Sans rider le présent des regrets du passé,
Épouse que mon âme aura tant poursuivie,
             Et tu me tiendras embrassé !