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la révolte des fleurs.

Faites d’un ténébreux velours ;
Les boutons d’or, les pâquerettes,
Les marguerites, fleurs d’amours,
Et celles qu’on nomme amourettes
Frêles et frémissant toujours ;
Voilà les menthes, les verveines,
Et les lavandes et les thyms,
Dont les salutaires haleines
Embaument l’air frais des matins ;
Et vous qui décorez la haie,
Qui rajeunissez le vieux mur,
Étoiles de neige ou d’azur
Dont le sentier perdu s’égaie :
Clématites et liserons,
Aubépines, iris, éclaires,
Joubarbes et pariétaires,
Encor, encor nous vous suivrons
Dans les ruines solitaires !
Et vous, dans les forêts encor,
Anémones, douces pervenches,
Perce-neige roses ou blanches,
Blancs troènes et genêts d’or !
Salut aussi, fleurs coutumières
Des coteaux et des sablonnières,